Journaliste cherche des missions
Je profite aujourd’hui de la tribune qui m’est ici offerte pour passer une annonce. M’étant découvert récemment de nouveaux talents dans l’exercice de ma profession, j’espère combler ma soif de voyages et de rencontres en les mettant en action. Au service des honnêtes citoyens bien sûr.
Alors voilà, je me suis rendu compte cette semaine que j’avais un don peu commun et pourtant, j’en suis sûr, fortement appréciable, voire monnayable auprès de certaines personnes : je fais renvoyer les ministres. C’est tout simple : je les interviewe, et dans les jours qui suivent, ils se font sortir du gouvernement, manu militari, sans plus d’explications.
Ca m’a fait ça la première fois avec Salomé Zourabichvili, que j’ai interviewée en octobre à Paris. Pour rappel, il s’agit de la ministre française des Affaires étrangères de Géorgie. L’interrogeant sur ses relations difficiles avec le Parlement, dont j’avais eu de vagues échos, je m’étais entendu répondre que non, il n’y avait aucun problème, que des mauvaises langues cherchaient à lui nuire, etc. Six jours plus tard, elle se prenait une lettre de licenciement dans les dents.
Cette semaine, j’interviewe le ministre pour la Résolution des conflits, Guiorgui Khaindrava. Je lui pose des questions, il s’énerve, je repars poliment sans rien dire. Trois jours plus tard (je m’améliore), hop, viré.
Des amis géorgiens m’ont déjà demandé avec insistance de prendre au plus vite un rendez-vous avec le ministre de la Défense, de l’Intérieur, des Souris de laboratoire... C’est ainsi que m’est venue l’idée de monnayer mes services, et ce dans le monde entier. Pourquoi, après tout, me limiter à la Géorgie, où, somme toute, il y a déjà tout ce qu’il faut comme révolutions et intrigues de palais pour qu’ils se débrouillent sans moi ?
Je lance donc cette annonce : vos dirigeants vous embêtent, vous ennuient ? Votre ministre vous empêche de monter en grade ? Vous désirez renverser un dictateur mais n’avez pas le talent ni les moyens d’un comploteur ? En Europe, en Asie, en Afrique ou ailleurs, vous avez soif de changement, mais vous n’avez plus confiance dans la démocratie ? Faites appel à un professionnel expérimenté. La seule chose que vous avez à faire est de fournir quelques numéros de téléphone pour prendre les rendez-vous, ainsi qu’un bref résumé de la situation politique dans votre pays. Tarif à négocier, frais de déplacement et d’hébergement inclus. Contact disponible par courrier électronique ou dans les commentaires.