Dissuasion nuque à l'air

Publié le par Emmanuel

Bon, d'accord, il n'y aura pas de considérations socio-pipologiques sur ce blog, d'ailleurs je ne saurais pas vraiment en faire. Par contre je ne peux pas résister à la tentation de quelques notes anthro-pipologiques, en mémoire de Mme Kechichian, ma prof de 2e année de DEUG, et tant il est vrai que cette vérité ultime n'est écrite nulle part, même dans le Lonely Planet : les Géorgiens sont peut-être le peuple le plus accueillant, le plus joyeux et le plus imprévisible de la terre... mais ils forment surtout le peuple unique, à ma connaissance, ayant la nuque plate.

Car les Géorgiens se divisent en deux catégories (les hommes, cela s'entend) : les Géorgiens à tête cubique, et les Géorgiens à tête parallélépipédique. Les premiers affichent un sommet du crâne carré, quoique légérement arrondi sur les bords, et les deuxièmes présentent un crâne pointu mais très large au niveau des tempes. Les deux partagent inévitablement ce point commun : nuque plate, front plat, et aspect généralement peu engageant. Les autres ne sont pas vraiment géorgiens à mon avis, bien que certains clament le contraire.

Il existe parmi ces deux types une variété supérieure de Géorgiens à la nuque d'autant plus dissuasive qu'elle s'enfonce dans un trapèze plus que balèze, sans sembler pouvoir s'articuler dans un torse avoisinant le mètre cinquante de tour, duquel sortent des bras gonflés à autre chose que de l'ovomaltine. Ces types-là vous font l'impression d'une barrique en chêne massif dont le sport favori est de s'enfiler des khinkalis (sorte de gros raviolis à la viande) par dizaines et de vous balancer des claques dans le dos à vous décoller la plèvre. Pourtant, cette catégorie ne peut être désignée sous un autre nom que celui de "gros bébé", tant leur allure débonnaire de fiston à sa maman vous fait fondre. Exemple :

Deux gros bébés

Deux gros bébés à nuque plate dans leur habitat naturel

 Alors bien sûr, quand les gros bébés sont colère il ne faut pas trop s'approcher d'eux, et de toute façon l'idée ne vous en viendrait pas à l'esprit devant leur cou de taureau et leur quintal tranquille. Ou alors, armez-vous d'une bonne kalach des familles. Parce qu'ils semblent tellement faits d'un bloc que penser leur briser la colonne vertébrale (si elle existe) relève de la pure utopie. Plus besoin, après quelques semaines passées en Géorgie, de se demander pourquoi les avants géorgiens ont la cote dans les clubs de rugby français, ou pourquoi les titres mondiaux de lutte ou de judo sont régulièrement squattés par des gros bébés des montagnes.

La Russie peut avoir son gaz et ses têtes nucléaires. Les Géorgiens resteront dans le vent, tête et nuque à l'air.

 

P.S. : je précise que les deux gros bébés ci-dessus s'appellent Zaza et Mamouka, que ce sont des crèmes et que bien sûr je n'ai aucunement l'intention de me foutre de leur gueule. Surtout qu'en mauvais journaliste, je ne leur ai pas demandé l'autorisation de publier leur photo.

Publié dans tbilissi

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F
On dit que le géorgien et le basque ont quelques mots en commun, je suis tout à fait prête à le croire si j'en juge par le nez de celui de droite (est-ce Zaza ou Mamouka) il ne déparerait pas du côté de Mauléon et d'ailleurs son sourire a tout du sourire basque !
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E
Hum... ma prudence professionnelle m'interdit de répondre à cette dernière question. :)
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C
Je retire ce que j'ai dit, je prie pour que l'actu suspende son vol en Géorgie et que tu nous régales aussi régulièrement de tes notes (bon, faut bien vivre, je te l'accorde).<br /> Mme Kéchichian avait-elle une hypothèse ? Les hommes à tête ronde survivent-ils moins bien aux rigueurs du climat ? Qu'en est-il des Géorgiennes ?<br /> La bise à Zaza et Mamouka, qui fairaient bouillir de jalousie nos armoires normandes. A ce propos, ton post scriptum est-il dicté par la conscience professionnelle ou par la prudence ? :-)
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